LETTER
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Les chantiers du MTQ : une toilette en plein air
Des femmes et des hommes employés du ministère des Transports du Québec (MTQ) œuvrant sur ses chantiers doivent se résigner à utiliser la nature pour y faire leurs besoins personnels. Soyons clairs : les travailleurs et les travailleuses sont dans l’obligation d’uriner et de déféquer dans la nature, car l’employeur ne leur donne pas accès à des installations sanitaires.
Cette pratique d’une autorité provinciale enfreint l’article 51 de la Loi de la santé et sécurité du travail et un des Objectifs du Millénaire de l’ONU (défécation en plein air). Nous sommes indignés par l’immobilisme du ministère sur ce sujet, sans parler du manque de dignité imposé aux travailleurs et aux travailleuses du MTQ.
Depuis l’an dernier, les conseillères du SPFQ ont recueilli auprès des ouvriers et des ouvrières du MTQ des témoignages choquants, dont nous vous épargnerons les détails. Par ailleurs, ces dernières années, nous remarquons une hausse du personnel ouvrier féminin œuvrant au MTQ. Nous savons tous que les femmes ont une réalité différente lorsqu’il est question d’utiliser des installations sanitaires et qu’il est, de toute évidence, encore plus indigne pour elles de se retrouver dans une telle situation, surtout lorsqu’elles ont leurs règles.
Il est important de retenir que le ministère est dans l’obligation de se conformer à la Loi de la santé et sécurité au travail, laquelle stipule qu’il doit fournir des installations sanitaires à son personnel. Quant au Code de la sécurité routière, lors de travaux de construction, son obligation est remplie si les travailleurs et travailleuses sont autorisés à utiliser les installations sanitaires d’un établissement situé à une distance d’au plus 150 M du lieu de travail et de ne pas être éloigné de plus de quatre étages. Or, certains gestionnaires dans les centres de services interdisent à leur personnel de chantier d’utiliser la camionnette de service (quitter le chantier) pour se rendre aux toilettes d’un commerce, par exemple, situé à proximité du lieu de travail.
Le MTQ impose une pratique particulièrement aberrante et dégradante à ses travailleurs et travailleuses. Le SFPQ demande au ministre de corriger rapidement cette pratique. Espérons que la honte de cette sortie médiatique l’incitera à remédier immédiatement à cette situation scandaleuse.
Michel Girard, SFPQ
Saint-Jérôme