Lorsque la résilience rencontre la guérison : l’histoire de Marie-Christine Goulet
Mélissa Gélinas
Malgré de nombreux défis et embûches, Marie-Christine Goulet, ancienne inhalothérapeute et résidente d’Aylmer, a réussi, après plusieurs années d’implication et de recherches, à se débarrasser de ses crises épileptiques. Une victoire dont elle est, aujourd’hui, très fière de pouvoir partager en grand nombre.
Les troubles épileptiques (crises partielles simples) sont apparus, en 2003, lorsqu’elle était âgée de 33 ans. « Lorsque ça m’arrivait, je n’étais plus du tout capable de parler », exprime Marie-Christine. « Je ne savais même pas qu’il s’agissait de crises d’épilepsie », ajoute-t-elle.
Ainsi, pendant quatre années à une fréquence de trois fois par jour, elle subit ces crises en silence. « Je me disais que ça allait passer et je n’osais pas en parler à personne », exprime-t-elle. Pendant cette période, elle accouche de son deuxième enfant et continue de se rendre au travail où les crises persistent.
En 2007, suite à une crise tonico-clonique (perte de conscience soudaine suivie de contractions musculaire sur l’ensemble du corps) elle décide d’aller consulter son médecin de famille qui, après plusieurs tests, détecte une anomalie cérébrale.
Deux ans plus tard, en 2009, un épileptologue spécialisé en épilepsie réfractaire du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) décide de l’opérer en lui retirant une partie de son insula. Après cinq semaines avec des électrodes branchées à son cerveau, les spécialistes découvrent des foyers épileptiques dans l’aire de Broca (l’aire du langage). « Ils m’ont dit qu’ils ne pourraient pas m’opérer à cet endroit, car je deviendrais muette », mentionne-t-elle. « Il n’y avait pas grand-chose à faire », poursuit-elle. Toutefois, grâce à la médication adéquate, les crises tonico-cloniques on réussit à être bien contrôlées, mais les crises partielles simples ont continué à persister.
Après de longues années de service au Centre intégré des services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), Marie-Christine apprend qu’elle a été congédiée, en 2010. « Lorsque j’ai appris la nouvelle au téléphone, j’ai fait une crise épileptique, car ça avait vraiment touché mes émotions », exprime-t-elle. « Ça faisait sept ans que je travaillais en tant qu’inhalothérapeute là-bas et j’adorais mon travail », continue-t-elle.
Malgré les mauvaises nouvelles, Marie-Christine s’occupe, fait du bénévolat et accompagne son conjoint lors de voyages officiels. Les années passent et c’est en 2020 qu’elle reçoit une revue de la part de sa mère qui s’intitule: Perdre du poids en mangeant du gras, qui changera le cours de sa vie. N’ayant plus rien à perdre, Marie-Christine décide d’entamer le régime cétogène par elle-même.
Afin de recevoir davantage d’aide à ses démarches, Marie-Christine décide, en 2021, de s’inscrire au programme Bye-Bye Plateau où elle apprend à intégrer le jeûne à son régime. Le régime cétogène combiné aux jeûnes semble donc être la solution pour mettre fin aux crises épileptiques.
Cependant, en 2023, lorsqu’elle était de retour de voyage, Marie-Christine refait une crise, suite à de la nourriture qu’elle avait mangée dans l’avion. « À ce moment-là, j’étais vraiment affamée et je n’avais pas le choix de me nourrir avec ce qu’il y avait », exprime-t-elle. « Après cette crise, je me suis dit que ce n’était pas normal, que je n’étais pas pour m’empêcher de sortir », ajoute-t-elle.
Suite à cet incident, tout en continuant à jeûner, Marie-Christine a commencé à ajouter des corps cétoniques exogènes (formes naturelles de cétones que le corps peut fabriquer lui-même) à son alimentation qui lui permettent de tomber rapidement en cétose. Cette décision fut la solution au problème puisque Marie-Christine n’a plus jamais refait de crise. « J’ai enfin compris que la réelle source de mes crises provenait des glucides que je consommais puisqu’elles venaient perturber le bon fonctionnement de mes neurones », explique-t-elle.