Madina Jabarkhil, un exemple de réussite
Mélissa Gélinas
À l’occasion du 36e Fonds de Bourses Bravo en Outaouais, Madina Jabarkhil, une jeune réfugiée afghane de 19 ans et finissante de l’École secondaire de l’Ȋle, est venue présenter son témoignage aux étudiants issus de l’immigration de la même école, le 8 avril dernier.
« L’une des particularités essentielles de notre initiative est de faire appel à ses lauréats en leur proposant de s’impliquer comme ambassadeurs de l’éducation. Cela signifie d’aller en salle de classe à la rencontre des élèves issus des communautés immigrantes pour raconter son vécu […] », explique Jacques Laberge, diplomate retraité, fondateur et porte-parole du Fonds de bourses Bravo en Outaouais. « Depuis le lancement de notre initiative en 2021, nous avons décerné 36 bourses à de nouveaux arrivants allophones qui sont arrivés au Canada depuis 2012 et qui résident en Outaouais », enchaîne-t-il.
Par ailleurs, cette bourse a comme objectif de valoriser l’apprentissage du français, la persévérance scolaire ainsi que la réussite éducative. « Les bourses sont remises aux immigrants qui font l’effort d’apprendre le français, de compléter un programme de formation et d’obtenir un premier diplôme reconnu par le gouvernement du Québec », précise M. Laberge. Selon lui, la chose la plus importante pour un nouvel arrivant est d’apprendre la langue, afin d’être autonome, fonctionnel et responsable pour pouvoir jouer un rôle actif en société.
Lors de son témoignage, Madina a raconté comment elle a dû s’intégrer lors de son arrivée dans la ville de Gatineau, ne sachant pas parler français. « Je sais à quel point il est difficile d’apprendre une nouvelle langue, de s’adapter et de s’intégrer dans une nouvelle société », exprime-t-elle. « Au printemps 2022, j’étais dans la classe d’accueil et je ne connaissais même pas l’alphabet. Puisque je parlais anglais, je la lisais en anglais ».
Malgré les difficultés, Madina a toujours su démontrer de la résilience. « La seule chose que je savais, c’est qu’il fallait continuer et ne jamais abandonner. La vie est difficile et remplie de défis qu’il faut surmonter », poursuit-elle.
Après sept mois d’apprentissage du français, Madina a réussi à aller en secondaire cinq et à obtenir son diplôme d’études secondaires. De plus, grâce à ses bonnes notes, elle a été admise directement à l’université.
« Je remercie vraiment mes professeurs de la classe d’accueil, notamment Mme Biljana Sakota et Mme Annie Jacob, de m’avoir aidé à apprendre le français et à mieux m’intégrer dans la société québécoise […] », commente-t-elle.
Actuellement, Madina est à sa première année à l’Université d’Ottawa dans le programme de science économique et science politique et travaille en tant que surveillante à l’école Notre-Dame à Gatineau. Elle souhaite continuer ses études jusqu’à l’obtention de son diplôme postdoctorat. « Je souhaite poursuivre ma carrière en tant que politicienne canadienne pour mieux servir mon peuple », raconte-t-elle.